Je me sens vieux (partie 1)
- Azanga NKOMBO

- 5 déc. 2022
- 4 min de lecture

Mes amis de Kiname, il faut arrêter de manger piment dans ma bouche.
Donc vous, vous êtes partis m’accuser chez vos femmes à cause de l’affaire de « chouchou ». Alors, il paraît que, moi, j’ai interdit qu’on vous appelle « chouchou » mais depuis quand ???? Je vous ai seulement raconté mon histoire. C’est tout… Faut pas ajouter. Si je vous parle, ne le dites pas à vos femmes !
et elle de me crier : « Azanga, c’est le goût de ça ! Le goût de ça !!! ».
De toute façon, vous n’avez pas tout à fait tort. Les « chouchou », les « bébé », les « mi-ange », tout ça là, ce sont des armes de séduction massive. Cela n’a qu’un seul but : soit s’en prendre à ta poche, soit à ton intégrité physique, soit aux deux en même temps. C’est comme mes nièces, je les entends murmurer des « bae » par ci, des « bae » par là. Alors « bae », on s’entend bien bae c’est Before Anyone Else, traduisez par « Avant tout le monde ». On s’entend bien le « avant tout le monde », ce sont leurs gars. Bon quand je vois comment elles les traitent, j’ai des doutes. Sincèrement leurs gars passent après l’Iphone XIII et Instagram, les mèches cabellos et les nails bar, le lait carolight, les tops H&M, les jupes Pretty little things et les jeans Fashion Nova, les nudes et les Louboutin. Et en plus, ils doivent financer tout ça : j’ai pitié des « bae », on dirait des banquiers. Et puis mes nièces, je ne les comprends plus, on dirait qu’elles s’achètent l’armure de X-Or. Excusez-moi, je suis vieux… Je disais donc on dirait qu’elles s’achètent le costume de T’challa, de Nakia, de Shuri et de toutes les Dora Milaje…. à porter en même temps.
Les gars, je me sens trop vieux. Cette semaine a été épuisante.
Moi, je suis un gars cool. J’aime être accompagné de belles filles, ça renforce le charisme et puis c’est toujours bon pour le CV. Tout le monde te regarde. Tu poses genrrrrrrrrre quoi ! J’entretiens l’ambiguïté pour montrer que je suis toujours au top. En ben ce n’était pas cool du tout cette semaine !
Alors on mangeait à la villa Kamia, je me battais avec mon riz, mes ngaï-ngaï et mes meshis (chenilles). Midas tapait la boule nationale avec du poisson fumé et du pondu.
Tout a commencé avec Annie, dimanche passé. Je suis au bureau en plein travail et elle me fait un appel vidéo de Pointe-Noire : « Azanga ! Azanga ! Ici, c’est la fête !!! ». Tu m’étonnes, elle est à la plage, entrain de retenir son immense chapeau de paille d’une main et entrain de se filmer de l’autre. La vie est belle, pffffff !!!! Alors moi que je suis entrain de me farcir des comptes rendus de m….. Bon Annie, c’est ma copine depuis la maternelle. On a 3 ans d’écart mais quand on la voit et on me voit, on dirait que je suis son arrière-grand-père. Tout le monde me connaît chez elle, de la maman à la sentinelle… Quand je vais à Ponton la belle, on fait la totale : boîtes de nuit, restaurants, églises… la totale !!!
Annie me fait des grands sourires, elle me crie : « Azanga ! Azanga ! » et je vois derrière elle un gars. Du menton, je lui fais signe et je dis très bas et d’un mouvement des lèvres qui se veut discret: « c’est qui ce type ? » et elle de me crier : « Azanga, c’est le goût de ça ! Le goût de ça !!! ». Je regarde le gars, il a une bonne dégaine, un corps de mannequin camouflé dans un bermuda, une chemise hawaïenne, et une tête à la Damso. Mannequin sans forcer quoi ! Je suis sûr qu’il a pris son numéro chez la cousine des Diallo.
Ne le dites pas à ma femme, c’était mon premier coup de vieux.
En plus ce c..., il sent bon. Il a une sueur qui sent le Drakkar noir de Guy Laroche.
Et comme si ça ne suffisait pas, le lundi qui suivait, je suis parti manger avec Midas, une jeune sœur à moi du quartier. On l’appelle Midas la Golden parce que tout ce qu’elle touche se transforme en or. Tu lui donnes un sac de ciment, elle te construit un immeuble sur le boulevard du 30 juin, et te le loue après… en euros s’il te plaît !
Je ne connais pas un gars qui soit sorti avec elle qui n’ait vue sa situation sociale changée : il y en a qui passe de manutentionnaire à directeur général ou de chef de travaux à recteur d’université. Après les gars se cassent, des vrais enfoirés. Ils ne supportent pas la pression.
Alors on mangeait à la villa Kamiah, je me battais avec mon riz, mes ngaï-ngaï et mes meshis (chenilles). Midas tapait la boule nationale avec du poisson fumé et du pondu. Le vin coulait à flots et on se noyait. On ne faisait que rires. Elle reçoit un appel, elle décroche et je l’entends répondre avec une voix mielleuse : « je suis là… avec mon grand frère du quartier ». Du menton, je lui fais signe et je dis très bas et un d’un mouvement des lèvres : « c’est qui ? » et elle me sourit sans un mot.
15 minutes après, je vois son gars débarquer dans le restaurant. J’étais dégouté : balèze, agréable à l’œil et sûrement au toucher, un lingala impeccable, un français chatoyant. Il lui fait un baisemain, la fille roucoule. Il s'assoit à côté de Midas sans que je l'y ai invité et tous les yeux sont braqués sur lui: des serveuses aux dames attablées dans le restaurant... En plus ce c..., il sent bon. Il a une sueur qui sent le Drakkar noir de Guy Laroche.
Quand je lui ai serré la main, j’ai cru dire bonjour à un déménageur, il doit avoir le même coach que The Rock. Sincèrement moi qui étais en exil de la salle de sport, j’y reviens demain. Les serveurs me regardaient le sourire en coin, pendant que l’amoureux transi de Midas lui caressait une fois le bras, une fois la joue.
J’étais passé de grand frère à chandelier.
Ne le dites pas à ma femme, c’était mon deuxième coup de vieux.
To be à suivre...
Azanga Nkombo
Votre serviteur dévoué et vieux précoce




Ahahaha 🤣🤣🤣🤣 rien à dire. Je n'ai fait que rigoler